Article publié dans UBU-PAN le 21 04 2011

Depuis 1993, nous nous sommes dotés d’un jouet formidable : La compétence universelle. Qu’est-ce que c’est que ce bidule ?

A l’origine, ça part d’un bon principe : elle donne à un Etat le droit de poursuivre les auteurs de certains crimes quel que soit le lieu et sans égard à la nationalité des auteurs ou des victimes. C’est merveilleux, mais encore faut-il savoir s’en servir… Et peut-être regarder chez soi avant d’aller faire le ménage ailleurs. D’autant que depuis 1999 nous avons étendu le champ d’action au Génocide !

On n’est pas foutu de trouver les commanditaires de l’assassinat d’un de nos ministres, on n’est pas foutu d’identifier les auteurs d’une série de massacres dans nos grandes surfaces, on n’est pas foutu d’enquêter et de poursuivre des dizaines de prêtres pédophiles (qui lorsque les faits sont prescrits viennent narguer l’opinion publique via la presse), mais on a décidé de poursuivre les crimes à l’autre bout du monde ! Au moins, tant que ça se passe loin, pas de risque d’être éclaboussé par un scandale… Quoique…

Souvenez-vous, ça a quand même failli nous péter à la figure quelques fois. Lors de l’enquête sur le génocide du Rwanda, le rôle de la Belgique a failli être épinglé. On s’en est sorti de peu de cette histoire, grâce à la dextérité du juge Damien Vandermeersch !

Souvenez-vous, lorsque nous avons décidé de poursuivre Ariel Sharon (premier ministre à l’époque) pour crime de guerre ! Ca a provoqué un fameux incident diplomatique qui aurait pu avoir des conséquences très lourdes. L’ambassadeur d’Israël en poste à Bruxelles fut rappelé au Pays et Donald Rumsfeld lors d’un discours à l’OTAN proposa de déménager le siège de l’Organisation de Bruxelles, vers un pays de l’Europe de l’Est !

Finalement, le voyage de Zinzin au Congo, il y a quinze jours, c’était un voyage de classe verte après tout ce mic-mac !