Article publié dans UBU-PAN le 24 03 2011

De «trésor», je n’en retiendrai qu’un cette semaine. Il s’agit de la chronique de «l’Abbé UBU», prêtre des Marolles qui contribuait chaque semaine à votre journal préféré. Il y a dix ans, il nous faisait un coup de gueule au sujet des sans-abris et la responsabilité des services publics et sociaux. A l’époque, selon une étude de l’ULB, les sans-abris étaient environ 1200 à Bruxelles. Une septantaine d’associations privées se chargeait d’essayer de les prendre en charge avec peu, voire aucun moyen. Qu’est-ce qui a changé en 10 ans ?  S’est-on donné les moyens pour prendre « nos » pauvres en main ? Poser la question, c’est y répondre. Nos pouvoirs publics ont préféré mettre en place une politique d’accueil des demandeurs d’asiles, en leur octroyant des allocations ainsi que des logements (dans des hôtels ou des camps de vacances en Ardenne) sous peine d’astreinte. Ils ont préféré débloquer des millions d’Euros à envoyer dans tel ou tel Pays pour aider les populations après une catastrophe ou une guerre. C’est bien, mais ne devrait-on pas s’occuper également de nos concitoyens à nous. Ceux qui ont vécu une catastrophe personnelle. Même s’il est difficile par définition de recenser les sans-abris, plusieurs études les estiment aujourd’hui à 20.000 en Belgique et environ 2.000 à Bruxelles. On n’en parle pas beaucoup, mais 90% vivent en Flandre et en Wallonie (il y a 2 fois plus de Wallons). Si la majorité des sans-abris sont des isolés, il y a de plus en plus de femmes vivant avec leur enfant et des familles aussi. Une grande majorité des sans-abris sont des personnes qui ont vécu en institutions (psychiatriques ou d’aide à la jeunesse). De plus en plus de personnes n’ont plus les moyens de se payer un logement… Contrairement aux idées reçues, les SDF, sont à très grande majorité des Belges de souche. Des gens de chez nous, qui vivent un drame quotidien. De plus en plus d’enfants en sont victimes… Les SDF de Bruxelles ne sont que la partie émergée d’un iceberg et ne représentent que 10% de cette population marginalisée. Ne pourrait-on pas débloquer quelques millions pour aider notre population en détresse ? Notre population qui vit dans des conditions inhumaines dans l’insécurité la plus totale. Si on engage des moyens de guerre pour protéger la population libyenne ou japonaise, ne peut-on pas engager des moyens pour aider notre propre peuple ? Chaque jour un SDF meurt de froid ou est victime d’une agression gratuite. C’est une honte pour un pays dit « riche ». 20.000 personnes, c’est le nombre de victimes du Tsunami au Japon ! Le Japon a fait construire 30.000 logements temporaires pour sa population victime du Tsunami. Chaque jour, près de chez nous, il y a une femme, un enfant ou un homme qui ne sait pas où il dormira ni ce qu’il mangera aujourd’hui. Ils sont vingt milles victimes de cette catastrophe naturelle et quotidienne. Pensons-y… Personne n’est à l’abri (sans mauvais jeu de mot) !